Facteurs associés à la consommation d’opioïdes chez les patients avec une spondylarthrite ankylosante

Par le Pr Thao Pham (CHU Sainte Marguerite – Marseille
Article commenté :
Opioid Analgesic Use in Patients with Ankylosing Spondylitis: An Analysis of the Prospective Study of Outcomes in an Ankylosing Spondylitis Cohort; Dau J et al.; J Rheum 2017 doi: 10.3899/jrheum.170630

A partir des données d’une cohorte prospective observationnelle de spondylarthrites ankylosantes (SA), les auteurs de ce travail ont voulu répondre à deux questions : quelles sont les caractéristiques des SA qui consomment des opiacés et quels traitements psychoactifs prennent-ils concomitamment ?
 
Les patients de la cohorte PSOAS ont été recrutés en Californie, au Texas et en Australie et étaient examinés tous les 6 mois pendant 2 ans. Parmi les 706 SA inclus, 67 (9,5%) prenaient des opioïdes de façon chronique, 153 (21,7%) en prenaient de façon intermittente et 486 (68,8 %) n’en prenaient jamais.
La plupart du temps ces traitements avaient été prescrits par les médecins généralistes, mais non pas par les rhumatologues. Les traitements les plus consommés contenaient de l’hydrocodone ou de l’oxycodone, avec ou sans paracétamol, et de la morphine. Les moins prescrits contenaient de la codéine ou du tramadol.
Les consommateurs d’opioïdes étaient plus souvent des hommes, plus âgés, sans travail actif, mariés, fumeurs et moins sportifs que les autres SA. Ils consommaient aussi souvent des anxiolytiques, des antidépresseurs, des hypnotiques et des myorelaxants.
En revanche, aucune différence concernant la consommation d’AINS, DMARD, et anti-TNF entre les différents groupes.
L’analyse multivariée confirmait l’association entre consommation d’opioïdes et tabagisme, âge plus élevé, utilisation d’anti-TNF et de traitements psychoactifs, et déterminants subjectifs de l’activité de la maladie (dépression, BASDAI, BASFI).