Cannabis médical et douleurs : une efficacité avérée mais faible

Une méta-analyse parue dans le BMJ indique que le cannabis médical ou les cannabinoïdes non inhalés entraînent un soulagement de la douleur avec des niveaux de preuve modérée à élevée mais celui-ci n’est que faible à très faible. Son usage est par ailleurs associé à un certain nombre d’effets indésirables propables.
 Dans une revue systématique et une méta-analyse parue dans le BMJ, une équipe précise les avantages et les inconvénients du cannabis médical et des cannabinoïdes contre la douleur chronique.
Il s’agit de 32 essais cliniques randomisés évaluant le cannabis médical ou les cannabinoïdes dans le traitement de la douleur chronique dont 29 versus placebo, incluant au total 5174 patients adultes. La durée du suivi variait de 1 à 5,5 mois. Le cannabis médical a été administré par voie orale (n=30) ou topique (n=2) pour le traitement de douleurs chroniques non cancéreuses (n=28) ou liées au cancer (n=4).
Par rapport au placebo, le cannabis médical non inhalé entraîne une légère augmentation de la proportion de patients présentant au moins 1 unité d’amélioration sur une échelle visuelle analogique (EVA) de 10. Néanmoins la différence moyenne n’est que de 0,5 (-0,75 à -0,25).
Le cannabis médical pris par voie orale entraîne une très faible amélioration du fonctionnement physique (4%, 0,1% à 8%) pour atteindre au moins 10 points d’amélioration sur l’échelle de fonctionnement physique SF-36 de 100 points, et une petite amélioration de la qualité du sommeil (6%, 2% à 9%) atteignant au moins un point sur un VAS de 10. Il n’améliore en revanche pas le fonctionnement émotionnel ou social. Les niveaux de preuve sont le plus souvent élevés.
Les données montrent par ailleurs avec un niveau de preuve modéré cette fois, que le cannabis médical pris par voie orale entraîne probablement une légère augmentation du risque de troubles cognitifs transitoires, de vomissements, de somnolence, de troubles de l’attention et nausées, mais pas de diarrhée. Et des niveaux de preuves élevés montrent un risque accru d’étourdissements pour les essais avec un suivi de moins de 3 mois.
 Référence :Li Wang et al.Medical cannabis or cannabinoids for chronic non-cancer and cancer related pain: a systematic review and meta-analysis of randomised clinical trials ;BMJ 2021;374:n1034