Les spondylarthropathies et maladies associées

Le terme de spondylarthropathies regroupe un ensemble de rhumatismes inflammatoires douloureux qui associent des atteintes articulaires et une inflammation de la zone d’ancrage des tendons sur l’os (enthésites) à des manifestations liées à l’atteinte de différents organes.
La spondylarthrite fait partie des spondylarthropathies ; elle est le prototype des maladies qui touchent le bassin, la colonne  vertébrale, soit l’axe du corps, mais aussi les autres  articulations ; Spondylarthrite : « arthrite » qui veut dire « inflammation de l’articulation »  et « spondy » qui veut dire « vertèbres »
Essentiellement la lésion initiale, c’est l’attache du muscle sur l’os, qu’on appelle enthèse, et qui permet la fonction du muscle, et qui va s’enflammer et s’ossifier.
Le mécanisme induit est : destruction du cartilage → cicatrisation par réaction du corps  →fusion osseuse →ankylose
Nous avons des enthèses partout, là où sont les articulations (on a 208 os et beaucoup + d’articulations)
Le sacrum est important car c’est la pièce maitresse du bassin, et comporte 2 articulations qui sont les sacro illiaques. Leur inflammation donne des douleurs dans les fesses, qui permet d’ailleurs de suspecter une SPA.

Les spondylarthopathies font partie d’une  même famille, se ressemblent, mais ne sont pas identiques
Elles touchent toujours les articulations, mais on distingue :

  • l’arthrite juvénile qui touche les membres supérieurs et inférieurs
  • le rhumatisme psoriasique qui atteint la peau *

Dans le rhumatisme psoriasique, l’atteinte dermatologique précède en règle générale l’apparition des premiers symptômes rhumatologiques. La diversité de ces derniers et leur non spécificité dans certains cas rendent le diagnostic de rhumatisme psoriasique difficile. Ainsi plusieurs études ont déjà souligné la fréquente non reconnaissance du rhumatisme psoriasique chez des sujets qui consultent pour leur affection dermatologique.
Le rhumatisme psoriasique est susceptible de se présenter de façons diverses avec notamment la possibilité d’une atteinte clinique périphérique, enthésitique et/ou axiale. La reconnaissance au cours du rhumatisme psoriasique d’une atteinte axiale inflammatoire peut être difficile en raison de la non spécificité de la symptomatologie d’appel, l’absence de syndrome inflammatoire biologique, l’absence fréquente de l’antigène HLA B27… d’où l’intérêt potentiel de l’IRM. *

  • Les MICI (maladies inflammatoires chroniques intestinales), regroupent certaines pathologies : l e « Crohn » pour l’intestin grêle et la « rectocolite hémorragique » pour le gros intestin,

Les manifestations digestives liées à des manifestations musculo-squelettiques  constituent  les manifestations extra digestives les plus fréquentes ; si un gastro voit un patient avec une pathologie inflammatoire digestive, il se posera la question de la SpA (33% dans la maladie de Crohn et   25 % dans les rectocolites hémorragiques). Inversement 68 % des personnes ayant une SpA ont une atteinte macro ou microscopique
Il existe une relation étroite entre ces  maladies, mais  elles ne sont pas forcément actives en même temps ; l’activité  ne dépend pas l’une d e l’autre ; on peut avoir une Spa active et une MICI qui ne l’est pas  ou  vice et versa
L’AINS reste problématique quand on a une atteinte digestive ; on privilégie alors les anti -Tnf qui traitent les 2 problèmes  médicaux.
Si on a une atteinte périphérique et une maladie digestive inflammatoire, on va mettre de préférence un traitement par la bouche de type  salazopyrine ou methotrexate.

  • les inflammations oculaires : ce sont les uvéites : inflammation de l’uvée qui est la chambre qui transmet la lumière; l’œil est rouge, douloureux avec des troubles de vision; c’est une urgence ophtalmique.
  • L’uvéite antérieure, œil rouge douloureux, baisse de vision, atteindra la partie autour de l’iris et l’espace des corps ciliaires.  On peut trouver de la tension oculaire liée à  la maladie ou au traitement par la cortisone, ou aux adhérences ; elle peut quelquefois entrainer une cataracte.
  • L’uvéite intermédiaire, perception de mouches volantes, œil blanc indolore avec sensation de gène visuelle, plus en arrière, est une atteinte du corps vitré et des vaisseaux rétiniens.
  • Encore plus en arrière, l’uvéite postérieure, la plus rare mais plus grave, œil blanc indolore, baisse d’acuité visuelle importante, perception de mouches volantes, avec atteinte de la partie centrale de la  rétine et du nerf optique.

Elles ont des conséquences visuelles catastrophiques ; l’inflammation peut attendre le nerf optique , la rétine périphérique, le vitré .
Ces uvéites peuvent être combinées les unes avec les autres ; il existe d e nombreuses causes à l’uvéite ; elles sont inflammatoires dans les SpA,.
L’uvéite peut être isolée, mais peut rentrer dans le cadre de maladie de système, avec atteinte d’autres organes, comme c’est le cas pour la SPA.

  • les indifférenciées (signes de partout qui sont les plus fréquentes actuellement)
  • , le syndrome SAPHO (Synovite, Acné, Pustulose palmo-plantaire, Hyperostose et Ostéite)
  • Les atteintes cardiaques ; elles seront de 2 sortes:

*atteinte de la valve de l’aorte qui ne ferme plus normalement
*atteinte du tissu cardiaque qui ne permettra plus une bonne distribution du  sang et entrainera une insuffisance cardiaque.

Les spondylarthropathies se caractérisent au cours de leur évolution par un risque d’enraidissement progressif des articulations. La maladie débute souvent entre 20 et 40 ans et touche environ 0,3% de la population française.
Le diagnostic se fait à partir des signes cliniques mais leur manifestation radiographique n’apparaît qu’après plusieurs années d’évolution (5 à 7 ans en moyenne). Les nouveaux moyens d’imagerie (échographie, IRM) permettent une détection plus précoce. Il repose également sur la recherche de l’antigène HLA B27, facteur de prédisposition génétique
Nos gènes commandent notre vie ; dans une SPA la façon de réagir du corps humain est différente ; elle va mettre en route les mêmes systèmes mais, va varier en fonction des gènes qui accompagnent le profil génétique ; par exemple le HLAB 27 est connu ; il en existe 33 variétés ; il y a d’autres gènes qui aident ou empêchent de faire la maladie.
Le HLAB27 existe chez 10 % de la population, mais seulement 5 % vont déclarer la maladie car les autres ont bénéficié, dans leur patrimoine génétique, de gènes qui vont empêcher de dévier vers la maladie.
Un diagnostic précoce permet d’agir plus efficacement sur la maladie.
Références :  professeur Laoussadi, rhumatologue chercheur  , Dr Samimi, ophtalmologiste à Tours
Magnetic resonance imaging assessment of axial psoriatic arthritis: extent of disease related to HLA-B27. Castillo-Gallego C et coll. Arthritis Rheum 2013