Par le Pr René-Marc Flipo (CHU – Lille)
Article commenté :Coronavirus disease 2019 (COVID-19) in a patient with ankylosing spondylitis treated with secukinumab: a case-based review ;Benlidayi IC et al.
L’interleukine 17 est l’une des cytokines impliquées dans la physiopathogénie de ce que l’on appelle volontiers l’orage cytokinique déclenché par la COVID-19. Aujourd’hui encore nous n’avons que peu de données concernant la survenue de la COVID-19 chez des sujets ayant une spondyloarthrite traitée par anti-IL17.
Les auteurs turcs rapportent l’observation d’une femme de 61 ans traitée depuis 5 mois par secukinumab. Il s’agit d’une spondyloarthrite axiale évoluant depuis 11 ans. Le traitement est considéré comme efficace et la dernière injection a été effectuée 5 jours avant le début des symptômes de COVID-19.
L’infection COVID-19 a été confirmée par PCR et scanner thoracique. La patiente a nécessité une hospitalisation et le recours à une perfusion IV de tocilizumab à 400 mg. L’amélioration clinique a été rapidement constatée permettant la sortie de l’hôpital à J8.
La sérologie a confirmé la présence d’anticorps anti-SARS-CoV-2. Le traitement biologique a été repris 7 semaines plus tard chez un sujet asymptomatique et après 2 PCR négatives.
Les auteurs complètent par une revue de la littérature. Ils retrouvent 7 observations de spondyloarthrite axiale ou périphérique traitée par secukinumab et ayant développé une COVID-19. L’hospitalisation a été retenue chez 4 patients.
L’évolution a été favorable dans tous les cas, sauf 1 ayant fait l’objet du recours à la ventilation assistée. Les auteurs discutent l’intérêt du blocage de l’IL17 dans la COVID-19.
Date de publication : 4 décembre 2020