A propos du Secukinumab ( Cosentyx)

1/Effets cliniques et radiographiques du secukinumab dans la spondylarthrite ankylosante : l’étude MEASURE 1

Par le Pr Thao Pham (CHU Sainte Marguerite – Marseille)
Article commenté :Effect of secukinumab on clinical and radiographic outcomes in ankylosing spondylitis: 2-year results from the randomised phase III MEASURE 1 study ; Braun J et al. Ann Rheum Dis 2017. doi: 10.1136/annrheumdis-2016-209730
L’étude MEASURE 1 est un essai contrôlé randomisé comparant l’efficacité du sécukinumab (SCK), un anti-interleukine 17A versus placebo dans la spondylarthrite ankylosante (SA). Après randomisation, les patients des groupes SCK recevaient une dose de charge de SCK 10mg/kg à S0, S2, S4 puis 75 mg (n=125) ou 150 mg (n=124) de SCK par voie sous-cutanée toutes les 4 semaines à partir de S8.
Les résultats de la partie contrôlée versus placebo ont déjà été publiés, montrant une supériorité des 2 bras sécukinumab. L’article analysé aujourd’hui rapporte les résultats de l’extension en ouvert à 104 semaines, où tous les patients du bras placebo ont été redistribués dans les bras sécukinumab 150 et 75 mg à partir de la 16ème semaine.
À l’inclusion, les caractéristiques des 371 patients étaient les suivantes : hommes : 69%, âge : 42 ans, durée maladie depuis diagnostic : 7,5 ans BASDAI : 6,3/10, EVA lombalgie : 6,4/10, anti-TNF naïfs : 73%, CRP : 8 mg/l.
L’extension de l’étude MEASURE 1 montre que l’efficacité se maintient dans le temps avec 73,7% et 68,0% de réponse ASAS 20 à un an dans les groupes SCK 150mg et 75 mg, respectivement.
La figure 1 montre l’évolution du BASDAI pendant les 2 ans de traitement. Le taux de répondeurs reste significatif chez les patients préalablement traités par anti-TNF. L’efficacité du SCK a aussi été démontrée pour tous les critères secondaires d’évaluation (ASAS40, ASAS5/6, ASAS rémission partielle, BASDAI, CRPus, SF36, ASQoL).
Parmi les patients avec des radiographies à l’inclusion et à 2 ans et qui ont reçu du SCK dès le début de l’étude, la progression radiographique était faible avec une variation du mSASSS de 0,30 ± 2,53.
À titre de comparatif, la progression structurale moyenne observée dans les essais évaluant les anti-TNF était de l’ordre de 0,8 – 0,9 point mSASSS en 2 ans. Ce suivi longitudinal n’a pas vu d’effets indésirables inattendus ou différents de ceux observés pendant la période contrôlée contre placebo.
Ces résultats confirment l’efficacité clinique du sécukinumab à long terme et suggèrent un effet structural du traitement avec une progression radiographique inférieure à celle observée dans les cohortes historiques et les essais évaluant les anti-TNF.

2/Le secukinumab pour soigner la spondylarthrite ankylosante

Double essai clinique
L’arrivée d’une nouvelle molécule pourrait bien représenter un solide espoir dans le traitement de la spondylarthrite ankylosante. Le secukinumab, un anticorps aux propriétés anti-inflammatoires (dirigé contre l’interleukine 17A), a démontré, en effet, un potentiel thérapeutique prometteur. Son bénéfice a été mis en évidence à travers deux essais cliniques, menés par des chercheurs du centre clinique de rhumatologie et d’immunologie (Université d’Amsterdam). Les détails de ces études, qui ont concernés près de 600 patients au total, ont été publiés dans la réputée revue scientifique anglo-saxonne, The New England of Medicine Journal.
Efficacité et tolérance
Concrètement, les deux essais cliniques ont montré que l’injection intraveineuse de secukinumab par rapport à un placebo était efficace pour diminuer les symptômes de la spondylarthrite ankylosante. Après quatre mois, tous les patients traités par l’anticorps ont indiqué une amélioration de leur condition et, ce, à des taux bien supérieurs au placebo : de 41 % à 61 % de mieux, contre 28 %. De bons résultats qui se sont maintenus jusqu’à un an. Dernier point positif : le traitement a été bien toléré dans les deux études, avec un profil de sécurité satisfaisant.
L’ensemble des données obtenues place donc le secukinumab comme une option thérapeutique sérieuse pour soulager les patients atteints de spondylarthrite ankylosante. O. Clot-Faybesse