Par le Pr Thao Pham
(CHU Sainte Marguerite – Marseille)
Article commenté :Prevalence of chronic widespread pain in a
population-based cohort of patients with spondyloarthritis – a cross-sectional
study. Mogard E et al. BMC
Rheumatology (2018) 2:11
Les douleurs chroniques de la SpA peuvent être régionales ou
diffuses. L’objectif de ce travail était d’étudier les différences de
prévalence de la douleur chronique diffuse dans deux sous-groupes de
spondylarthrite : la spondylarthrite ankylosante (SA) et la
spondylarthrite non différenciée (USpA).
Un questionnaire a été adressé aux 3711 SpA de la région de Skane en
Suède, avec des questions portant sur la durée, la localisation et l’intensité
de la douleur de leur rhumatisme. Parmi les 2162 patients ayant répondu, 940
avaient une SA (n=570) ou une USpA (n=370).
Les patients SA étaient significativement plus âgés, plus souvent des hommes et
plus souvent fumeurs que les patients USpA. L’intensité de la douleur et de la
fatigue était similaire dans les 2 groupes.
Dans la SA, la prévalence des douleurs chroniques régionales et diffuses était
17,7% et 45,3%, respectivement (36,9% sans douleur chronique), p = 0, 059. Dans
la USpA, la prévalence des douleurs chroniques régionales et diffuses était
21,9% et 49,3%, respectivement (28,8% sans douleur chronique), p = 0, 002.
L’analyse de régression logistique montre que la douleur chronique diffuse est
associée au sexe féminin (OR : 1,70 [1,25–2,32], p = 0,001), au tabagisme
(OR : 1,44 [1,07–1,95], p = 0,016) et à l’IMC élevé (OR : 1,05
[1,01–1,09], p = 0,010). Le type de SpA (AS vs USpA), l’âge et la durée de la
maladie n’étaient pas associés significativement à la douleur chronique
diffuse.
Ces résultats soulignent la nécessité d’un examen clinique approfondi
avec une analyse précise de la douleur, afin d’adapter les traitements non
pharmacologiques et pharmacologiques.